Pour pouvoir retracer les origines de ce projet, il faut que je vous raconte 2-3 choses. Ce voyage, cette expérience, est le fruit un peu chelou de plusieurs trajectoires de ma vie.
Nous pourrions commencer en 2005 alors que je n’étais qu’une ado disgracieuse de 14 ans. Le collège Marmontel de Bort-les-Orgues et ma professeur d’anglais madame Lacoste décident d’emmener les petites crottes indisciplinées que nous sommes une semaine en Angleterre. Je suis alors une adolescente qui a grandi trop vite, équipée d’une coupe de cheveux difforme post invasion de poux, un appareil dernier cri et une paire de cul-de-bouteille à faire pâlir d’envie Jean-Pierre Coffe. Je n’avais aucune attente si ce n’était celle de créer de beaux souvenir avec mes amies et pourtant ce voyage à l’étranger me crée un sentiment particulier. Je suis seule, loin de chez moi et je m’y sens bien.
Je ne sais pas si c’est la découverte de Londres, les paysages de la campagne anglaise ou encore la curieuse obsession de ma famille d’accueil pour la décoration à base de dauphins en céramique mais j’ai adoré l’Angleterre, du premier coup et sans équivoque.
Quelques folles années plus tard, je manque de quelque chose, je ne sais pas si c’est de voyage ou de liberté mais nous décidons avec quelques amies de partir un week-end à Londres. Ce sera la première fois que je pars en vacances avec des amies aussi loin, la première fois que je remets un pied à l'étranger et je n'ai pas été déçue, même si j'y allais avec des étoiles pleins les yeux.
Je réitère l’expérience, avec Rémi-Rémax, mon compagnon de route du quotidien. Avec Manon, ma meilleure amie ( qui est dans les liens sur votre droite ou en bas si vous êtes sur téléphone car elle est aussi talentueuse que BG.) Puis finalement, toute seule.
Attention disclaimer : même seule, je me suis adonnée à des activités de grosse touriste (musée, balade, etc...) Je n’imagine pas une seule seconde que cette vision romancée est un reflet de la réalité.
Voyager seule, c’est différent, ça fait peur, ca prend aux tripes au début, mais c’est une peur qui donne du caractère, une peur qui pousse à aller plus loin. Il y a les embuches (barrière de la langue, terrain inconnu, solitude) et derrière nous, le mur. Car on ne va pas rentrer chez soi après avoir investi dans des jours de vacances simplement car on est incommodés ou anxieux. Ca pousse à aller plus loin, à se mêler aux autres ou à en profiter pour faire de l’introspection. J’ai eu des moments ou je me sentais seule, des moments ou je ne savais pas quoi faire, ou je m’ennuyais, ce qui me plongeait dans un profond mal-être.
Curieusement cela me mettait en panique de m’ennuyer à l’étranger. Après tout, j’étais en vacances: Un temps dédié au loisir et à l'éclate dans l'imaginaire collectif. Qui est assez idiot pour partir faire le voyage de ses rêves et se retrouver à un moment à se dire: « Je sais pas quoi faire ». Surprise, n’importe qui. On n’est pas le voyageur parfait, on ne se transforme pas par magie et surtout il faut apprendre à voyager pour soi, pas pour ramener le plus de souvenirs, pas pour prendre le plus de photos, il faut s’écouter.
Donc, si on résume cette première partie: Une passion dévorante pour l’outre manche + un besoin de voir comment se passe la vraie vie là bas. J’aurais pu continuer mes vacances, mes séjours réguliers mais quelqu’un s’est interposé et m’a mis des bâtons dans les roues :
J’ai donc abandonné mes rêves et mes espoirs de passer le plus de temps possible au Royaume-Uni. Je suis rentrée dans ma bourgade, dans l’espoir que j’ai un peu de sous pour me payer un passeport et y retourner un jour un peu plus longtemps.
"Sombre histoire, cruel destin" a dit un jour un grand sage.
Cela fait, mon besoin de m’évader ( professionnellement et personnellement.) Ne s’est pas tut, il s’est fait plus vif, plus pressant.
Professionnellement, j’étais aide-soignante depuis quelques années dans un établissement d'accueil pour personnes handicapées très dépendantes. Un métier qui me plaisait mais dont j’avais l’impression d’avoir fait le tour, qui me générait de la lassitude et m’a peut-être poussé non loin du Burnout. J’avais besoin de plus, de me montrer que je pouvais faire mieux, que j'en étais capable. J'avais besoin de nourrir mon besoin de considération ( c'est assez malsain comme démarche pour changer de vie, je vous l'accord).
J’ai donc décidé de tenter d’entrer en école d’infirmière non sans questions telles que « vais-je y arriver ? » « suis-je assez intelligente ?»
( Ouais je manque clairement de confiance en moi, mais les cul de bouteille, l'appareil dentaire et la coiffure de merde au collège, vous vous rappelez?) J’ai changé de job, posé ma candidature et un beau jour d’été 2021… Victoire.
Bien sur, névrosée que je suis, les problèmes ne s’arrêtaient pas là, je dresse le tableau pour ceux qui ne connaissent pas : Semestre 1, biologie fondamentale, calculs de dose, droit, démarches de soin, stage compliqué… Les obstacles semblaient s’accumuler sur mon chemin, des petites bouches déformées se créaient sur ces mêmes embuches et bavouillaient en scandant « tu es un échec, tu n’y arrivera pas !». Pourtant , encore une fois ( Non sans se mettre la rate au court-bouillon.) Ca l’a fait, parce qu’au final mon pire ennemi et mon pire juge, c’est moi. (comme l’a dit Benjam' , mon thérapeute) . Dans un coin de ma tête trônait une idée depuis le début de la première année: l’IFSI proposait des stages à l’étranger, je voulais en être.
« et si ? »
Et si j’étais capable ? et si j’avais d’assez bon résultats pour y arriver ? et si j’arrivais à me faire comprendre ? ne serait-ce pas une bonne idée ? Pour expérimenter ce dont j’ai toujours rêvé pendant quelques semaines, pour enrichir ma connaissance du métier, pour voir comment on fait ailleurs, quelles sont les actes similaires, les soins différents ?
C’était parti.
Je ne pouvais pas me tourner vers l’Angleterre car je comptais partir avec Erasmus et Brexit oblige, c’était impossible. J’ai alors commencé à chercher des pays anglophones, Pays-Bas ? non car si je tombais sur quelqu’un ne parlant pas anglais en stage, j’allais me perdre dans une traduction très approximative de néerlandais. Malte ? trop chaud pour mon teint d'hiver. Et soudain, une révélation
La sainte île verte, L’Irlande.
Bien sur, vous pourriez vous demander pourquoi j’ai choisi un territoire qui ressemble quasiment à ce que je trouve vers chez moi et ou il risque de pleuvoir et brumer durant la plupart de mon voyage ? La réponse est sans équivoque : Je ne sais pas moi-même . Ai-je vraiment envie de passer 2 mois dans un endroit humide, durant une période où je verrai presque autant le soleil que le voit un poisson des profondeurs des abysses ? Absolument. J’ai tellement hâte que je me dis qu'a tout instant un petit policier des frontière Irlandais va me dire « non, vous n’avez pas coché la bonne case sur le formulaire B32, restez chez vous. ». Je pense que je ne serai pas rassurée tant que je n'aurai pas les deux pieds posés à l'entrée de mon terrain de stage.
Après une tonne d’imprévus, un lieu de stage connu un peu au dernier moment, des problèmes de logement, des formulaires divers et variés à remplir (peut être que je ferai un détail de la logistique plus tard) et beaucoup d’organisation : Je pars en Stage à Kilkenny le 14 Octobre pour 2 mois.
Si j’écris ce pavé c’est parce qu’il me tient à cœur de tenir un journal de bord et comme certains le savent, j’ai toujours aimé raconter ma vie, notamment sur le format blog. C’est pour vous introduire et présenter cette formidable page web qui me servira à recenser mon quotidien et le déroulement du stage dans ses grandes lignes.
J’espère que vous prendrez du plaisir à suivre ces petites aventures.
j'espère surtout que je ne me serai pas porté l'œil en publiant ça maintenant, évidemment.
Et en plus talentueuse dans l'écriture ! Peut être un style Harry Potter (petit clin d'œil mais c vrai quand même). Vous pouvez être très fière. Je vais vous suivre de loin en terre correzienne vous qui serait en terre irlandaise !!! J'espère que vos chats ne feront pas une dépression durant votre absence... que dire PROFITEZ UN MAX.
Et vous qui êtes une voyageuse ordinaire comme nous tous, il y a un proverbe chinois qui dit "le vrai voyageur ne sait pas où il va" et c'est exactement ce que vous faites...
Julie Marinier
J’ai hâte de lire tes aventures là bas, hâte de voir tes photos.On rêve de ce voyage🤩 je le vivrais donc par procuration pour cette fois encore avant d’y aller pour de vrai ❤️ Je compte donc sur toi pour me faire découvrir les plus chouettes, beaux, étranges et singuliers endroits de ce beau pays . Et puis si toi tu aimes raconter ta vie moi j’aime lire celle des autres 😉 . Je te souhaite un super stage, de belles rencontres et beaucoup de réussite 🎉
ps : l’ado disgracieuse est devenu une femme formidable!!!! Crois en toi 😘😘😘😘